Des secrets et des vies

Voici un texte merveilleusement lolesque...pour ceux que ça intérresse voici le lieu de cette trouvaille.
là
Harry Potter et les gros slips
Un article écrit par Piquick,
Mardi 19 Juillet 2005

Au détour d’une petite ruelle, je suis tombé sur un vieux chinois aveugle qui jetait des animaux morts aux enfants du voisinage. N’écoutant que mon sens de la vie en société, je me décidais à expliquer au sénile asiatique que ses coutumes ancestrales n’avaient pas lieu d’être ici, en ce pays de culture et de sophistication. Fou de gratitude à l’idée d’appartenir enfin à un macrocosme qui le rejetait de par ses yeux bridés, l’aveugle me déposa dans les mains une vidéo. Cette vidéo, c'était Harry Potter et les gros slips.

Harry Potter et les gros slips est un film rare, un film dérangeant car il heurte au plus profond du cœur de l'homme moderne les émotions de l'enfance et de l'insouciance. Mais voyons plutôt l'histoire : Harry Potter est tranquillement en train de dealer du shit en bas de son bloc, quand soudain une invasion de gros slips attaque la cité des sorciers. Dans le même temps, Harry se retrouve en bien mauvaise posture lorsqu'il apprend que son véritable père n'est autre que Michel Galabru, le comique troupier de talent bien que gros.

On l'aura compris, ce scénario est une claire référence au cinéma de Sergio Leone, en particulier la scène d'Il était une fois dans l'ouest où Henry Fonda dit "ah ouais ?". Les parallèles et les clins d'œils au cinéma classique sont d'ailleurs très nombreux. Lorsque Harry se retrouve obligé de porter un catogan, on peut presque voir l'ombre du grand Steven (Seagal) se pencher sur lui. Le réalisateur va même très loin lorsqu'il force Harry à prodiguer un rapport anal au cadavre d'Alfred Hitchcock.

Mais les références ne font pas un bon film sans une réalisation et des acteurs en béton. Bien entendu, les médisants pourront s'offusquer des quarante-cinq premières minutes d'écran noir du film, où l'on remarque bien que le réalisateur a oublié d'enlever le cache de l'objectif. Mais après, c'est une véritable mine d'or pour les amateurs de plans expérimentaux. La coloscopie d'Harry pour débusquer le cadavre du hamster marque d'ailleurs une première dans l'histoire du cinéma. Les acteurs ne sont pas en reste bien entendu. Michel Galabru est parfait, et une fois encore son jeu tout en finesse laisse pantois. Mais il n'est pas le seul. Car si l'on peut regretter le choix de Pascal Duquenne pour interpréter Hermione, on est par contre ravi de retrouver Guy Roux dans le rôle d'Harry, Guy Roux qui étonne par ses capacités physiques et son port altier. Un casting de choix, fidèle comme nul autre à la vision de Jeanine Koala Rowling.

Pas grand chose de plus à rajouter. Harry Potter et les gros slips est LE film à voir pour tout amateur de film d'auteur engagé. Plus que le déroulement d'une saga, c'est l'esprit d'une époque que l'on retrouve dans ce film, le cri de souffrance de toute une génération qui a mal à la tête et qui a envie de te dire "Je t'aime".