La mort de Dante Lazerescu.
Alors voilà Jeudi dernier (le 5 donc), j’esquive la galette des Rois du grand chef (que je ne connais pas) pour me retrouver à l’UGC des halles (à Paris, aussi appelée la Pute du Grand Nord pour vous autres). Ils m’avaient invité à une avant-première, alors bon du ciné gratuit pourquoi pas. J’avais lu vite fait un résumé sur le net :
Dante Lazerescu, la soixantaine, se sent pas bien. Veuf, en froid avec sa sœur et sa fille. Se retrouve à l’hosto. Primé à Cannes dans un certain regard, film ovni que vous serez heureux de voir.
Je vous l’accorde c’est un rikiki de résumé, mais j’aime pas me spoiler un film avant d’aller le voir.
Bon bah hop là vogue la salière comme on dit.
20 h. J’récupère ma place et le directeur du ciné nous fait une intro micro en main suivi d’une interview rapide du réalisateur et d’une des actrice, je cite : je suis super content de vous accueillir parce que vous êtes très belle (Sic). En gros elle est bonne comme Virginie Ledoyen et il voudrais bien se la prendre en loucedé dans l’ascenseur, mais comme elle comprend pas le Français elle se contente de sourrir, genre je comprends pas mais tu m’a l’air d’un vicelard. Il nous dit qu’elle sera très connue en France parce qu’elle a joué dans Lost saison 2. Ca aiguise mon attention tiens elle a joué dans Lost comment elle s’appelle, je me souviens pas d’elle.. petite recherche googlienne il s’agit de Monica Barladeanu. Connais pas. Et là le réal qui maîtrise une peu le français sors une chose terrible de conséquence : Je vois que la salle est confortable, donc même si le film est ennuyeux, ce qui est voulu vous ne partirez pas avant la fin, enfin j’espère. Quoi ?Qu’est ce qu’il a dit? Il a fait un film chiant et en plus il s’en vante il est taré. C’est bien un Roumain ! Ha oui je vous ai pas dit mais c’est un film de roumain, avec des roumains, en roumain.
Générique. Sur un fond noir, des noms en blanc de Roumain, et ça dure bien 5 minutes. Ensuite on rentre dans le film, un vieux Roumain picole dure dans sa cuisine. Il appelle une ambulance, apparemment il se sent pas bien (bon jusqu’ici on m’a pas menti). Ça a l’air bien crade chez lui, tiens un chat, à un autre, bordel ils sont combien ? ils ont tous des noms à rester coucher, d’ailleurs c’est leurs sport préféré. Et le vieux rappelle l’ambulance, il vomit, il boit, on apprends qu’il a eu un ulcère à l’estomac y a 14 ans mais que ça l’empêche pas de boire ; d’ailleurs c’est bizarre le truc qu’il boit. Le style du réal c’est camera à l’épaule qui tremble un peu (comme si lui aussi il picole grave) et plan fixe sur du vent. Le type est là assis à la table sa bouteille de gnôle dans la main, l’autre sur le ventre en attendant que le téléphone sonne. Et ça dure, ça dure. Il a plus de médocs, alors il va voir ses voisins il vomit du sang sur ces pompes, ils rappellent l’ambulance. Le vieux essaie de garder sa dignité mais c’est de plus en plus dur. Arrivée après 40 minutes depuis le début du film quasiment en temps réel, de l’infirmière. Elle lui fait des piquouses, elle prends ses constantes. Elle décide de l’emmener malgré son haleine chargé. D’ailleurs à quoi il se torpille demande l’infirmière, Mastropol, un truc qu’on fait nous même à base d’alcool pur, de caramel et de Vanille répond le voisin de Dante. Le vieux régit et hurle Mastropol ! Mastropol ! dans les couloirs. Les infirmiers mettent le vieux dans la vielle ambulance du temps de la Grande Russie. Et c’est parti pour le road trip façon brancard. Petit souci, un chauffeur de poids lourds qui avait reconnu son pote des bancs d’école dans un bus qui passait a voulu aller lui faire une bise mais il avait oublié qu’il était au volant du coup il s’est encastré dans le bus de vacanciers un peu plus tôt sur l’autoroute. Tout les hostos sont plein y a des blessés partout. Les médecins sont sur les nerfs, pourquoi prendre soin d’un alcoolique que l’on a opéré il y a 14 ans d’un ulcère et qui se met KO tout les jours.
C’est à ce moment que l’on comprends le message du réalisateur, montrer la cruauté du système de soins de son pays, la manière dont les médecins se croient supérieur, le mépris de ceux ci pour les malades : tous des alcooliques, des bons à rien, des irresponsables. D’hôpital en hôpital, il y a pas de places pour le vieux qui à une cirrhose et un hématome au cerveau après 4 diagnostics 12 médecins et 4 hôpitaux, le vieux qui s’est pissé, chié et vomi dessus, son état de conscience qui s’évanouit au fil du temps, finit par échouer dans le dernier hosto de la ville, ce fait admettre en urgence après 8h de course à travers la ville et meurs après s’être fait laver par deux infirmières. Ou pas. On sait pas trop en fait parce que le film se termine là. Le vieux inconscient, à poils, allongé sur un brancard, puis noir et générique de fin.
Ce film c’est un peu 2h40 de strip tease (tu te souviens de l’émission de France 3, pas le bar de la route D35 à Putenges) en roumain, ce style de camera tremblotante en plan fixe sur la déchéance d’un homme triste et asservi par le Mastropol. Et puis ce réalisme, on y croit du début à la fin, les acteurs ne jouent pas ils sont. Ils sont odieux, alcoolisés, enfin vrai. Touche de réalisme qui renforce l’idée de documentaire. Et la petite roumaine que le directeur du ciné veux se faire me direz vous, et bien elle a in tout petit rôle de je positionne le malade avec deux boutons pour lui faire passer un scanner, elle est là 10 minutes et quand elle a finit d’appuyer sur les boutons elle va chercher des cafés. Ha bon, alors dans son pays ça c’est son plus beau rôle et au US elle fait quoi alors ? c’est une des hôtesses de l’avion ou alors elle meurt avant le début de la saison, ou bien on la verra dans un flash back ouvrir une porte ?
Bon pour finir, c’est pas un mauvais film, mais c’est pas un super film, je vais pas l’acheter en DVD n’y même le peer2peer-er. Je me suis fait grave chier en le regardant, si je m’étais écouté je me serai barré avant la fin. Mais maintenant avec le recul, je me dit que c’est un film sur la mort et la déchéance de l’être, pour un alcoolique c’est une belle mort bien que douloureuse et sans aucune dignité mais il y a pas vraiment de dignité dans l’alcool.
Je goûterai bien le Mastropol moi. Tiens question pour ceux qui auront tout lu comment s’appelle les habitants de Putenges ?
Ecrit par
Ewok, à 10:28 dans la rubrique "
Cinéma".